Deuxième colloque virtuel international : enseignement, apprentissage et évaluation en enseignement supérieur.
Universidad del desarrollo de Chile
Le mois de novembre 2021 était intense en conférences !
Le centre de recherche pour l’amélioration de l’éducation de la faculté de psychologie de l’Université del desarrollo de Chile a offert un deuxième colloque virtuel international : enseignement, apprentissage et évaluation en enseignement supérieur. Une semaine complète des conférences, 31 chercheurs internationaux des cinq continents se sont réunis afin de discuter des thématiques liées au processus éducatif en enseignement supérieur. Ils étaient appelés à répondre aux questions telles que : dans quelle mesure la conception du processus éducatif reflète-t-elle les caractéristiques des apprenants et les fonctions qu'ils développeront à l'avenir dans le monde professionnel ? Qu'est-il arrivé à l'enseignement à distance en pandémie ? Quel est le type de rétroaction donné fréquemment aux étudiants ? Quel rôle la rétroaction joue-t-elle dans l'enseignement à distance en pandémie ?
Des experts des quatre coins du monde se sont réunis. On avait vraiment l’embarras du choix !
Je vous fais le résumé des conférences auxquelles j’y ai assisté.
La première conférence de Trine Jensen, Manager, Higher Education & Digital Transformation, International Association of Universities (IAU), portait sur l’impact de la covid-19 en enseignement supérieur et l’avenir de l’enseignement et l’apprentissage. En somme, ses recherches de derniers mois nous présentent un portrait mondial de la situation en enseignement supérieur surtout quant aux inscriptions des étudiants et aux subventions maintenues ou reçues, qui se sont conservées en Europe presque stables, mais qui ont diminué en Amérique et en Afrique. Comme pour la plupart des panélistes, la pandémie est une opportunité de répondre aux vrais besoins des élèves et pour utiliser le potentiel de l’intelligence collective. Voici les résultats de la chercheuse:
Dan Remeyi, professeur de la University of the Western Cape y Director del Academic Conferences and Publishing International en Sudáfrica a présenté une conférence intitulée : l’université du futur. M. Remeyi a commencé par critiquer les universités investissant davantage dans la beauté de leurs bâtiments que dans l’éducation de leurs étudiants ou celles qui obligent leurs étudiants à faire leurs collations de grades en latin ou encore celles qui chargent des milliers de dollars aux étudiants pour accéder à leurs universités . Pour lui, la raison pour laquelle les étudiants viennent à l’université est claire : se préparer pour le mode du travail, pour exercer une profession, pour une future étape, il se demandait alors à plusieurs reprises si les étudiants sont vraiment bien préparés.
Il invite à faire une réflexion autour de la valeur des universités. Il sera important, selon M. Remeyi, de les évaluer, de les inviter à revoir continuellement leur mission, leur vision, leurs objectifs, de chercher de manières de réduire les frais de scolarité, d’associer les enseignants dans la stratégie universitaire.
Avec la pandémie les leçons sont différentes pour tous et l’université a un rôle central à jouer. Voici une des leçons à apprendre avec la situation qu’on vit actuellement, selon M. Remeyi :
Le mardi 23 novembre, Richard Walker, University of York, England s’est présenté pour souligner l’importance des technologies de manière à créer l’Université du futur. Entre autres, il a mis l’emphase sur le redesign pédagogique pour soutenir un engagement flexible des étudiants, sur l’innovation dans l’utilisation de la technologie pour soutenir les étudiants et sur les changements dans les pratiques d’évaluation. Il s’intéresse à l’utilisation de la technologie dans l’évaluation. Un tableau qui tient compte de l’augmentation de l’accent sur les habilités métacognitives et l’augmentation de la collaboration et de la participation a été présenté :
Margaret Bearman de Deakin University, Australie nous a souligné les avantages de l’humain sur les machines dans sa conférence intitulée : Apprentissage et évaluation dans (et pour) un monde numérique. Elle expliquait qu’une machine ne sait pas ce qu’elle sait, ne comprend pas ce qu’elle connait, ne sait pas qu’elle fait un bon travail, n'est pas capable d'établir des standards. Les jugements évaluatifs (savoir ce que un bon travail) sont les humains qui savent le faire. Dans d’autres mots, les humains produisons et légitimisons la connaissance. Selon la chercheuse, l’humain peut :
Avoir une multiplicité des perspectives
Déterminer ce qui constitue la connaissance
Développer des normes
Porter un jugement concernant la façon dont les normes s’appliquent dans un contexte particulier
Penser à plus d’une chose à la fois
La dernière conférence à laquelle j’ai assisté est celle de l’expert reconnu en évaluation et rétroaction, M. Royce Sadler : comment les étudiants peuvent-ils apprendre à surveiller et contrôler la qualité de leurs réponses ? Quelques-unes de ses réponses :
1. Par l’apprentissage. Apprendre c'est leur enseigner les compétences nécessaires pour qu'ils soient indépendants des enseignants.
2. Par le perfectionnement de l’écriture. Leur apprendre à bien écrire, à rééditer plusieurs fois leurs réponses, afin d’avoir la meilleure version, la plus révisée, la plus éditée, celle qui a le plus de précision, de clarté et de grâce.
3. Par les points de référence. Les étudiants ont besoin d’avoir des points de référence (et leur objectif) et de porter des jugements sur leur travail par rapport à ces points de référence. Leur transmettre des connaissances ne va pas les aider.
4. Par la répétition. Les étudiants n'apprennent pas en leur disant une seule fois. « Pensez à vos enfants, vous pouvez les avertir, mais ils doivent en faire l'expérience par eux-mêmes » .
Cette rencontre a terminé par l’annonce d’un troisième colloque virtuel prévu pour l’année 2022.