Le 36e colloque de l’ADMEE-Europe s’est tenu au Luxembourg du 8 au 10 janvier 2025. Cette rencontre a permis de réunir différents experts internationaux pour exposer les questions actuelles en lien aux Paradoxes de l’innovation en évaluation au 21e siècle.
Romain Martin a débuté la 1re journée avec la conférence intitulée : Perspectives et limites de l’intelligence artificielle générative pour la mesure des compétences. Il a fait l’emphase sur les divergences et les défis de l’Intelligence artificielle générative (IAG) surtout à l'égard de la fiabilité, l’usage éthique et son efficacité à des fins de modernisation des processus d’évaluation et la mesure des compétences au Luxembourg. Les notions de : portefeuille des compétences , re-skilling, up-skilling et automatisation de l’évaluation des compétences ont été abordées. Plusieurs questions lui ont été adressées à propos de la pertinence et la validité de cette démarche au Luxembourg.
Par la suite la professeure Bernadette Charlier nous a entretenu avec la question de l'évaluation des individus assistée par une IA.
La 2e journée a été initiée par le travail très intéressant présenté par le professeur Jean-Louis Berger de l’université de Fribourg. Sa présentation intitulée : « Ce qu’on a besoin, c’est recevoir des jeunes qui ont un minimum de bases » : Évaluer la qualité d’une formation dans le contexte de la formation professionnelle par alternance en Suisse. Il a présenté la description de ce qui est une formation de qualité, selon leurs résultats de la recherche, ainsi qu’un outil qui permet de l'évaluer. Dans le cadre de ce projet financé sur quatre ans, une série d’études a été réalisée, auprès de divers acteurs du système de formation, selon une méthodologie mixte incluant des questionnaires à réponses ouvertes, des focus groups, des questionnaires à réponses fermées ainsi que des observations.
La 3me journée , c’est Sonia Ugen qui a présenté les multiples usages des données issues du monitoring scolaire au Luxembourg et a montré comment ces données peuvent soutenir efficacement le pilotage des systèmes éducatifs, facilitant ainsi la prise de décision à différents niveaux. Bref, cette présentation a mis en lumière le potentiel des données issues du monitoring scolaire.
Les auteurs des communications individuelles et des symposiums nous ont entretenus avec des communications liées aux axes de cette année.
Axes ADMEE 2025
Axe 1 – Les technologies au service de l’évaluation. Axe 2 – Les innovations en matière d’évaluation dans l’enseignement supérieur. Axe 3 – Les innovations en évaluation dans l’orientation, la sélection, la formation et l’insertion professionnelle. Axe 4 – La conciliation de la qualité et de l’équité dans la gestion des publics hétérogènes. Axe 5 – La régulation des systèmes éducatifs et scientifiques.
Les communications individuelles qui portaient sur La formation et l’insertion professionnelle des étudiants se sont concentrées sur les enjeux et les possibles solutions à la difficulté d’insertion professionnelle des jeunes diplômés. À cet égard, ma présentation a porté sur la rétroaction interne, comme l’une des pistes pour une insertion professionnelle réussie des étudiants.
4 constats de cette synthèse des connaissances :
Planification en amont : clé de voute de l’apprentissage de la rétroaction interne des étudiants.
L’engagement actif et l’autonomie éducative sont déclenchés chez les étudiants par la comparaison et l’explicitation de leurs apprentissages.
La rétroaction interne peut aider les étudiants à développer leur capacité à exercer un jugement professionnel sur leur travail.
Absence d’études au Québec concernant ces objets de recherche.
Le symposium qui portait sur l’Évaluation Formative dans l'Enseignement Supérieur : Formation des Adultes et Diversité des Publics a mis de l’avant l’idée de l’émancipation de l’évaluation. On martèle l’idée selon laquelle l’évaluation formative reconnait l’étudiant comme acteur du processus éducatif pour développer sa prise de conscience, son implication et sa responsabilisation comme acteur de son apprentissage.
Le symposium qui s’intéressait à La collaboration autour de l’évaluation des apprentissages a exalté la notion de motivation auprès des enseignants afin d’utiliser des pratiques plus actives en classe. Le but qu’on poursuit (toujours) : trouver un équilibre entre l'accompagnement et la responsabilisation des étudiants.
La question de L’engagement étudiant et sa reconnaissance pédagogique en France a été expliquée par Fauth et collaborateurs. En ce sens, les universités françaises sont contrées de reconnaitre l’engagement des étudiants en dehors de l’université puisque cet engagement contribue à la formation étudiant . Par contre, la boite noire de cette proposition est en lien aux crédits octroyés aux étudiants et à la clarté à propos des reconnaissances d’une université à une autre. Les étudiants sont supportés à travers plusieurs types de reconnaissance concernant leur engagement (parental, auprès de la communauté, aidant, culturel et en général du bien commun, etc.).
Un immense merci et toutes nos félicitations aux organisateurs du colloque 2025 pour leur travail remarquable !