L’ADMEE Canada a choisi cette année la ville de Montréal pour tenir son colloque annuel à la mi-novembre.
J’ai assisté à une variété des présentations sur deux journées consécutives et l’on remarque rapidement l’intérêt que les chercheurs portent, depuis les dernières années, à l’égard de la mise en place des évaluations en soutien à l’apprentissage et à la régulation des étudiants . Voici quelques-uns des recherches présentées lors de ce colloque :
La classe sans note (Nathalie Beaulac, Université de Montréal); l’entretien comme un nouvel outil d’évaluation auprès de futurs enseignants (Nathalie Beaulac et Mireille Mouffe, Université de Montréal); renouveler les pratiques universitaires d’évaluation en didactique de la musique et des arts visuels en temps de Covid, un dispositif d’évaluation formative par les pairs. (Catherine Grivet Bonzon et Claude Bonzon , Université de Genève); l’évaluation des apprentissages ancrée dans les pratiques didactiques des enseignants du primaire, Évaluations des apprentissages et didactique : articuler les cadres de référence (Nicole Monney, Université du Québec à Chicoutimi); la démarche d’évaluation qualitative pour soutenir les apprentissages au primaire (Martin Roy, Véronique Labelle et Nathalie Michaud, Université du Québec à Montréal).
La première journée, deux chercheurs de l’Université de Genève nous ont présenté les résultats des travaux durant la période de la pandémie.
Ces travaux montrent qu’un dispositif d’évaluation formative par les pairs qui remplace la rétroaction individuelle initiale donnée par l’enseignant amène une collaboration accrue, un climat de bienveillance, l’acquisition de savoirs professionnels et disciplinaires et un intérêt pour la démarche.
Le tout,  à la condition d’un guidage de l’enseignant par l’élucidation des critères, des objectifs et des contenus dans le but de l’amélioration du travail engagé. Trois dimensions embrassent la démarche proposée : la dimension professionnalisante, la dimension pragmatique et la dimension opérationnelle.
Un symposium très intéressant chapeauté par Nicole Monney à l’Université du Québec à Chicoutimi a été présenté en après-midi.
Un projet qui réfléchi à la manière dont les cadres de référence de différentes disciplines influencent l'évaluation des apprentissages des étudiants. La réflexion est centrée sur la façon dont les cadres de références en mathématiques, en sciences et la technologie et en didactique de l’oral s’articulent chacun à sa manière.
Une équipe d’enseignants se questionne à l’égard de cette articulation et propose des modèles théoriques visant à arrimer le tout pour favoriser une réflexion commune autour d’une évaluation des apprentissages ancrée dans les pratiques didactiques des enseignants du primaire. Deux de trois projets conjoints ont été présentés :
Pratiques d’enseignement et pratiques d’évaluation de l’oral d'enseignantes du primaire québécois. Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières) – Nicole Monney (Université du Québec à Chicoutimi).
L’éducation inclusive et l’évaluation des apprentissages en mathématique au primaire : premiers résultats d’une recherche collaborative. Raymond Nolin (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue) – Thomas Rajotte (Université du Québec à Rimouski).
Il est connu que l’évaluation formative et la rétroaction sont parmi les plus importants facteurs ayant un impact positif sur la réussite des étudiants. Et que dans le cadre d’une démarche d’évaluation, le jugement professionnel prend idéalement appui sur une triangulation des preuves d’apprentissage (productions, discussions, observations) pour obtenir un portrait le plus complet possible des performances des étudiants. Pour illustrer ces propos, deux projets de Nathalie Beaulac (Université de Montréal) à ce sujet.
Dans la recherche intitulée : «La classe sans notes ou l'évaluation en soutien à l'apprentissage » des démarches ont été menées dans trois écoles de niveaux et de milieux différents où plusieurs enseignants ont entrepris un changement de posture face à l'évaluation, délaissant le recours aux résultats sous forme de pourcentages pour se centrer sur une réelle évaluation en soutien à l'apprentissage, communiqué à l'aide de rétroactions nombreuses et diverses.
Dans cette recherche : «Documenter l’entretien comme un nouvel outil d’évaluation auprès de futurs enseignants dans le but de porter un jugement à l’aide d’outils variés » dirigée par Nathalie Beaulac (Université de Montréal) et Mireille Mouffe (Université de Montréal) plus d’une centaine d’étudiants provenant de trois groupes différents ont été évalués à partir d’un entretien, individuels ou de groupe, mené par la chargée de cours et durée d’environ 8 à 10 minutes. Les questions, préalablement bâties par les étudiants, étaient toutes en lien avec les apprentissages du cours.
À la suite des entretiens, les étudiantes étaient invitées à répondre à un court questionnaire en ligne afin de vérifier leur appréciation de l’entretien comme outil d’évaluation. Les résultats de cette démarche ont permis de constater que l’entretien est un outil pertinent et efficace pour élaborer le jugement professionnel des enseignants.
Le fait de savoir-lire est une compétence de base essentielle dans la vie de tous les jours. On sait qu’une bonne maitrise des habiletés en lecture en début de parcours scolaire exerce une influence significative non seulement sur la réussite future des étudiants, mais aussi sur celle dans d’autres disciplines.
Lors de la deuxième journée, Dan Thanh Duong Thi a présenté une recherche de longue haleine, repartie en plusieurs phases et très bien documentée à propos de l’évaluation de la lecture et de l'écriture et réflexion sur la notation au primaire.
La chercheure et les collaborateurs attachés à l’Université du Québec à Montréal s’intéressent à l’élaboration d’un test diagnostique à grande échelle destiné aux étudiants en 5e année au primaire.
Patricia Volh de l’Université de Montréal a présenté «Les défis liés à l’analyse secondaire de données issues des grandes enquêtes internationales en éducation». Une analyse faite en compagnie de Nathalie Loye (Université de Montréal).
André Aubin a montré l’utilisation de l'analyse d'items s'appuyant sur des données simulées reproduisant le contexte de l'utilisation de tâches complexes et d'échelles descriptives dans sa communication intitulée : Améliorer l’utilisation des échelles descriptives.
La prochaine ville accueillant les chercheurs francophones en évaluation sera bientôt dévoilée pour un nouveau rendez-vous, cette fois- ci, à l’ADMEE 2023 !