33e colloque de l'ADMEE – Europe Jour 2
« Pluralité de contextes, pluralité avril d'évaluations en éducation : quelles interactions et quels enjeux »
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La deuxième journée a été riche en communications également. J’ai assisté à la conférence de la professeure à l’Université de Sherbrooke, Isabelle Nizet intitulée : L’évaluation aujourd’hui et demain : quelles ruptures contextuelles/ruptures culturelles ? Madame Nizet a fait un tour d’horizon en donnant un portrait global de changements, évolutions, perspectives et défis propres à l’évaluation. Évaluation en éducation, selon la chercheure, déjà fragilisée avant la pandémie est devenue en état de rupture.
Cette chercheure travaillant en évaluation au Québec depuis quelques décennies a préparé une conférence éclairante quant à la culture en évaluation, les continuités caractérisant les contextes. Elle nous a mis au fait de multiples défis auxquelles l’on est confronté en raison des ruptures et des enjeux criants dans le domaine de l’évaluation des apprentissages.
Tout comme d’autres chercheures, elle aussi nous a fait part de sa préoccupation quant aux défis liés au transfert obligé des enseignements à distance à cause de la pandémie.
Par la suite, j’ai eu le plaisir de participer à l’intervention de madame Geneviève Lameul intitulée : Place et rôle des récits d’expérience dans un dispositif de formation des nouveaux enseignants-chercheurs à l’université. Madame Lameul nous a présenté une étude exploratoire visant à repérer les apports de l’introduction d’entretiens de recherche orientée vers les récits d'expérience de nouveaux enseignants dans le cadre de la mise en œuvre d’un dispositif de nouveaux enseignants-chercheurs à l’Université de Rennes.
Les récits d’expérience rendent possible de cerner la notion de posture. Dans le cadre de cette étude, la notion de posture a été étudiée à partir d’une grille de lecture en six dimensions : biographique, physo-sociologique, sociocognitive, sensible, pragmatique, et ethnico -culturelle. La posture est alors au cœur de l’activité sociale de développement professionnel.
Les huit conditions suivantes lui ont permis d’analyser le développement professionnel des enseignants interviewés pour cette étude.
Madame Lameul a conclu son intervention en remarquant l’importance d’introduire des dimensions humaines via les entretiens d’inspiration biographiques centrées sur les récits d’expérience dans des dispositifs conduits par l’ingénierie de la formation.
En fin de matinée, une communication préparé par Lucie Mottier Lopez et Céline Girardet s’intéressant aux croyances des étudiants sur l’évaluation ayant vécu une formation par l’intermédiaire d’un dispositif d’évaluation a eu lieu. Céline Girardet de l’université de Genève nous a présenté, d’abord, des constats en lien à une expérimentation faite avec des étudiants de première année du bachelor en sciences d’éducation dans le cadre du cours « évaluation et régulation des apprentissages dans les systèmes d’enseignement et de formation à l’Université de Genève. Lors du premier cours, les étudiants ont répondu à des questions concernant leurs croyances en évaluation à l’entrée en formation universitaire.
Parmi les premiers constats associés à cette collecte de données, la chercheure nous a présenté les suivants :
L’évaluation est associée aux ressentis négatifs, lorsque l'évaluation fait pression et que la réussite n’est pas au rendez-vous.
L'évaluation formative n’est pas en première place de la liste
Les croyances associées à l'évaluation relèvent principalement de l'évaluation sommative caractérisée par des échecs, des réussites et même des comparaisons.
Madame Girardet nous a présenté un dispositif d'évaluation continue pour apprendre durablement (ECPA). Ce dispositif compte 8 tâches comprenant des lectures, des rétroactions, des questionnaires, des rencontres virtuelles, etc. Les tâches proposées devront amener les étudiants vers une régulation de leurs apprentissages.
Après avoir vécu le dispositif sur une période déterminée, les chercheures ont remarqué, une évolution des croyances quant à la manière dont l’évaluation est perçue et vécue par les étudiants. À la fin de l’année académique, les étudiants ont vécu des expériences qui ont transformé leurs regards quant à l’évaluation. D'après la chercheure, l’évaluation continue pour apprendre durablement est appelée à transformer les croyances des futurs enseignants.
La dernière conférence de la matinée, animée par madame Nizet et par madame Hébert nous a présenté un bilan de la formation professionnalisante en évaluation des apprentissages des futurs enseignants du primaire et du secondaire au Québec. Un portrait historique a été brossé. Puis, un bilan des enjeux et des perspectives pour la formation initiale et continue en évaluation a été présenté. Madame Nizet de l’Université de Sherbrooke a notamment attiré notre attention quant :
Aux corpus de savoirs de référence importante au Québec pour la formation en évaluation,
À la culture professionnelle locale prégnante et fondée sur des dilemmes et
Aux prescrits ministériels ambivalents et évolutifs
Quant à Madame Hébert de l’Université TELUQ, elle nous a présenté le répertoire des savoirs professionnels de base à enseigner conçu par l’ADMEE Canada il y a quelques années.
Après notre rencontre ensoleillée pour le diner, Fatiha Bouzar de l’Université de Lorraine a présenté « La construction et l’appropriation du nouveau dispositif d’évaluation PPCR des enseignants en France : un processus contextualisé ».
Bonjour,
Super de faire ces comptes-rendus ! Merci pour votre travail. La communication pour laquelle vous me citez a été entièrement faite à deux. Le cours concerné est celui de la professeure Lucie Mottier Lopez, qui m'a impliquée dans la création et le suivi de l'ECPA dont il est question, et on a vraiment travaillé ensemble sur le dispositif, le recueil des traces, les analyses, et cette communication. Puis-je donc vous demander d'ajouter son nom ?
Je vous remercie beaucoup et vous souhaite une belle continuation,
Céline Girardet